Rétrécissement mitral

Un site utilisant Réseau HU Paris Nord Val de Seine

Chirurgie, réanimation, transplantation, surveillance continue

Rétrécissement mitral

La valve mitrale est située entre l’oreillette gauche et le ventricule gauche. Elle s’ouvre pour permettre au ventricule gauche de se remplir du sang oxygéné provenant de l’oreillette gauche. Ce temps de remplissage du ventricule gauche, lorsque la valve mitrale est ouverte, est appelée diastole. Puis le ventricule gauche éjecte le sang vers l’aorte, la valve mitrale est alors fermée, c’est la systole.

En cas de rétrécissement de la valve mitrale, il existe un obstacle à l’éjection du sang de l’oreillette gauche vers le ventricule gauche, créant une augmentation de la pression dans l’oreillette gauche. A terme, cela entraine une dilatation (augmentation de taille) et une hypertrophie (augmentation d’épaisseur) de l’oreillette gauche. A un stade avancé de la maladie, le retentissement peut se voir plus en amont, sur le cœur droit, avec une augmentation des pressions pulmonaires, et une possible défaillance du ventricule droit.

Cause du rétrécissement mitral

Devant un rétrécissement mitral, les maladies suivantes peuvent être évoquées :

  • Le rhumatisme articulaire aigu : c’est la première cause de rétrécissement mitral. Plus fréquent dans les pays émergents, présent plutôt chez les sujets jeunes, il s’agit d’une complication tardive liée à une infection à streptocoque du groupe A, une bactérie présente notamment lors des angines, qui entraine un épaississement, une fibrose et une déformation des valves. Cette maladie peut toucher plusieurs valves (mitrale et aortique notamment) et peut entrainer des fuites comme des rétrécissements. Au niveau de la valve mitrale, cette maladie entraine un épaississement de la valve, une fusion des commissures, et une atteinte possible de l’appareil sous valvulaire.
  • Le rétrécissement mitral dégénératif : touchant principalement les sujets âgés, qui se caractérise par des calcifications de la valve mitrale et possiblement de l’anneau mitral et de l’appareil sous valvulaire, peut également entrainer un certain degré de sténose.

Les symptômes

Le rétrécissement mitral peut se manifester par un essoufflement d’effort puis de repos. Il est possible également de ressentir des palpitations (accélération du rythme cardiaque), qui peuvent traduire potentiellement l’apparition d’une arythmie (anomalie du rythme). Cliniquement votre médecin recherchera un roulement à l’auscultation évocateur du rétrécissement mitral. La réalisation d’un électrocardiogramme permettra de rechercher une arythmie par fibrillation atriale.

Le diagnostic

L’échographie cardiaque trans-thoracique réalisée par un cardiologue permet de confirmer le diagnostic de rétrécissement mitral, ainsi que de préciser sa sévérité, son retentissement et également orienter vers une cause. Elle permet également d’évaluer une possible atteinte des autres valves. Selon les cas, il peut être utile de compléter le bilan par une échographie trans-œsophagienne, qui permet d’évaluer l’anatomie de la valve, et de discuter de la prise en charge thérapeutique, notamment la faisabilité d’un traitement percutané (par les vaisseaux). Certains patients peuvent également bénéficier d’une échographie d’effort.

Echographie cardiaque trans-thoracique d’un rétrécissement mitral (Photo d’un patient de l’hôpital Bichat).

Les complications

Le rétrécissement mitral au stade avancé peut entrainer de l’insuffisance cardiaque. L’augmentation de taille de l’oreillette gauche peut également entrainer l’apparition d’une arythmie telle que la fibrillation atriale. Des complications emboliques (caillots de sang partant dans la circulation) peuvent également se voir et se manifester par un accident vasculaire cérébral, ou des embols périphériques.

La prise en charge

Un traitement médicamenteux peut être nécessaire tels que des B-bloquants, des diurétiques, plus ou moins associés à des anticoagulants selon les cas. Au stade de rétrécissement mitral sévère et symptomatique, une prise en charge thérapeutique spécifique doit être discutée. En cas de rétrécissement mitral rhumatismal, un traitement percutané (par les vaisseaux) doit être envisagé en première intention : il s’agit de la valvuloplastie mitrale percutanée. Il s’agit d’une intervention par la veine fémorale sous anesthésie locale, où un ballonnet de taille progressive est gonflé à l’intérieur de la valve mitrale afin de la dilater, et notamment de rouvrir les commissures fusionnées. En cas d’échec, de resténose, ou de contre-indication à cette procédure, une chirurgie de remplacement valvulaire par une prothèse mitrale biologique ou mécanique doit être envisagée.

Photo prise au bloc opératoire de l’hôpital Bichat – Claude-Bernard