La greffe cardiaque

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Chirurgie, réanimation, transplantation, surveillance continue

La greffe cardiaque

La greffe cardiaque

Depuis 1987 plus de 300 transplantations cardiaques ont été réalisées. L’activité de l’hôpital Bichat en fait le deuxième centre de transplantation cardiaque en France.

Quelles maladies justifient une transplantation cardiaque ?

Le cœur est un organe complexe. Il s’agit d’une pompe qui a pour but de véhiculer le sang oxygéné vers les organes (cœur gauche) et ramener le sang désoxygéné des organes vers le poumon (cœur droit). Cette pompe est constituée d’un muscle, d’un système de valve anti reflux et d’un circuit électrique.

Des maladies touchant ces trois systèmes peuvent conduire à la transplantation. Il s’agit des cardiopathies dilatée et ischémique, valvulaire et rythmique.

En quoi consiste la transplantation ?

La transplantation cardiaque consiste à remplacer le cœur total malade du patient par le coeur d’un donneur d’organe. Une fois la chirurgie terminée, s’ensuit une phase médicale où l’optimisation du traitement anti rejet va être primordiale pour établir au plus vite l’équilibre entre le risque de rejet du greffon et le risque des effets secondaires et complications du traitement.

Quels sont les professionnels de santé impliqués, quelles sont les structures ?

La transplantation est un exemple d’activité multidisciplinaire faisant intervenir des professionnels de santé spécialisés (personnel médical et paramédical) et des personnels administratifs en charge de la régulation.

La première consultation dans le centre de transplantation

Le médecin qui vous a pris en charge pense qu’une transplantation doit être envisagée. Il vous adresse à un cardiologue spécialisé en transplantation qui fait une synthèse de votre histoire médicale, et programme les investigations nécessaires à la prise d’une décision. Les grands principes de la transplantation vous sont exposés.

Le bilan pré-transplantation

Une hospitalisation de plusieurs jours est nécessaire pour faire un bilan complet de votre maladie et aussi de votre situation générale (bilan des pathologies associées).

L’inscription en liste d’attente et la période d’attente

Si le projet de transplantation est validé par l’équipe et le patient,  un document vous sera remis pour signature attestant de votre inscription dans un seul centre en France.

Le nombre de donneurs d’organes est inférieur au nombre de patients pouvant bénéficier d’une transplantation. La transplantation ne peut donc pas être réalisée immédiatement et vous êtes inscrits sur une liste d’attente. Pendant la durée d’attente, il est nécessaire de rester joignable et à proximité relative de l’hôpital en permanence.

Au cours de cette période d’attente, vous devez être suivi régulièrement afin d’évaluer la progression de votre maladie et de prévenir des hospitalisations.

Ce suivi implique :

  • Des rendez-vous de consultations réguliers (1/ mois).

  • Des bilans sanguins mensuels. Ceux-ci sont fondamentaux pour suivre l’évolution de votre maladie. Ils permettent également la mise à jour de votre dossier auprès de l’Agence de la Biomédecine. Sans ces mises à jour régulières, vous ne pourrez pas accéder à la transplantation.

  • Une échographie cardiaque d’évaluation et de suivi de votre maladie.

L’intervention chirurgicale

A votre arrivée au bloc opératoire vous êtes pris en charge par un médecin anesthésiste qui débute l’anesthésie générale. Des transfusions peuvent être nécessaires mais elles ne sont pas systématiques. En l’absence de difficulté technique notable, il s’agit d’une intervention assez longue qui dure en moyenne 6 heures. Lorsque l’intervention est terminée, votre anesthésie est maintenue pendant quelques heures et vous êtes transféré en unité de réanimation pour une première période d’évaluation et de surveillance.

Le séjour en réanimation

Un soutien par une assistance cardiaque transitoire est parfois nécessaire en fin de chirurgie pour laisser le temps au greffon de s’adapter à son hôte. Cette assistance peut être maintenue pour quelques jours et jusqu’à trois semaines selon la rapidité de récupération. La reprise de l’alimentation se fait en quelques jours, en fonction de la reprise du transit intestinal. Le traitement préventif du rejet est débuté et les doses sont adaptées aux taux sanguins. Un bilan sanguin est réalisé tous les jours pour vérifier les fonctions du greffon et surveiller certains paramètres. Des échographies sont également réalisées à intervalles réguliers.

Le transfert en hospitalisation conventionnelle

Après ces quelques jours de réanimation, vous êtes transférés dans une unité d’hospitalisation conventionnelle.

Lors de cette hospitalisation, les objectifs sont :

  • De continuer de s’assurer du bon fonctionnement du greffon

  • De vous aider à reprendre votre autonomie (lever, fauteuil, marche, toilette…)

  • D’adapter les doses de vos médicaments immunosuppresseurs

  • D’initier l’éducation thérapeutique au terme de laquelle vous devrez dans la mesure du possible

    • Connaitre vos médicaments, immunosuppresseurs ou non et savoir les utiliser

    • Connaitre la nature et le rythme des examens de surveillance

    • Connaitre les signes d’alarme qui pourraient correspondre à une complication

    • Gérer certaines complications qui sont fréquentes (mais pas constantes) dans les premiers mois (diabète, hypertension artérielle)

    • Gérer votre alimentation

  • Préparer votre sortie vers une unité de soins de suites

  • Planifier les bilans biologiques, consultations et autres examens de suivi

Pendant cette période vous aurez de nombreux interlocuteurs (infirmière, infirmières coordinatrices, cardiologues, chirurgiens, pharmaciens, diététiciennes, psychologues, assistantes sociales…). La durée totale de l’hospitalisation conventionnelle est variable d’un patient à l’autre en fonction de la rapidité de récupération post-opératoire.

La vie après la transplantation

L’objectif de toute transplantation, notamment cardiaque, à moyen terme est que les patients retrouvent une autonomie complète sans handicap ni limitation dans la vie courante. Le traitement préventif du rejet (traitement immunosuppresseur) doit être pris à vie. Il est impératif de ne pas l’arrêter même si le risque de rejet diminue avec le temps.

Un suivi régulier est nécessaire en milieu spécialisé.